Le bon choix en 2023 -  Quels secteurs porteurs en franchise ?

Le bon choix en 2023 - Quels secteurs porteurs en franchise ?


Tour d’horizon des tendances du moment et des concepts d’avenir parmi les quelque 2 000 réseaux existants


 


Parce qu’elle rassure en offrant l’appui d’un réseau et d’un modèle éprouvé, la franchise séduit les candidats à la création d’entreprise. Reste à choisir le bon secteur. Reine de la séduction, la restauration est un classique qu’on peut revisiter à l’infini en mode bio, asiatique ou street-food. Moins connus, les services à la personne sont une vraie tendance de fond que la démographie ne devrait pas démentir. Quant aux valeurs sûres que sont l’habitat, le bien-être ou le développement durable, elles regorgent de niches à explorer.


 


“La franchise est un modèle porteur qui est encore plus plébiscité en temps de crise, car c’est un modèle d’entrepreneuriat rassurant avec un modèle économique éprouvé par la tête de réseau”, souligne Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération française de la franchise (FFF). Pas étonnant donc que 44 % de ceux qui aimeraient créer leur entreprise envisagent de le faire en franchise. Reste à savoir dans quel secteur d’activité. Car avec 1 972 réseaux de franchise en 2022, le choix est difficile.


 


Rappelons d’abord les secteurs moteurs en franchise. En 2022, le secteur de l’équipement de la personne représentait 17,55 % des franchises, suivi de près par les commerces divers (11,21 %), l’alimentaire (10,95 %), la restauration rapide (10,55 %) et les services aux personnes (10,45 %). Mais pour Sylvain Bartolomeu, dirigeant associé de Franchise Management, “le poumon de la franchise est la restauration rapide, qui a encore de beaux jours devant elle. Il y a sans cesse un renouvellement, avec de nouveaux concepts. Les candidats pullulent, car ce sont des modèles économiques qui fonctionnent et qui répondent aux attentes des consommateurs”.


 


Restauration et loisirs, la valeur de l’expérience client


La tendance du moment est la restauration rapide à thème, avec une nouvelle dynamique autour de la cuisine asiatique. “Le concept plaît aux jeunes, en tant que consommateurs, mais aussi parce qu’il est bien adapté à Instagram, et bien visible sur Tik Tok. Il y a toute une culture autour de ce type de mets”, poursuit-il. En témoigne le nombre de représentants de ce sous-secteur au dernier salon de la franchise, tels que Lanta Wok, qui propose aux consommateurs de composer leur wok avec des produits frais cuisinés sous leurs yeux ; ou Nobi Nobi !, un restaurant asiatique de street-food japonais, qui attire les 15-25 ans.


 


“Le défi du réseau de franchise est, au-delà du produit, de miser sur l’expérience client”


 


Néanmoins, Sylvain Bartolomeu conseille aux candidats de bien étudier si ces tendances sont durables : “on voit des nouveaux concepts arriver, mais l’on a tendance à oublier ceux qui sont partis”. Ce que confirme Christophe Bellet : “il est important de bien faire une étude de marché, en fonction de la concurrence dans la ville”, avertit le dirigeant du cabinet Gagner en Franchise.


 


Les segments plus classiques comme la pizza restent “des valeurs sûres qui fonctionnent toujours”, souligne Sylvain Bartolomeu. De même pour les crêpes. Ainsi, Comptoir Mamie Bigoude ou Crêpe Touch – primé par le concours Les Révélations de la franchise, organisé par la fédération – se développent en franchise. Pour Christophe Bellet, mieux vaut aller “vers les nouveaux concepts orientés vers le vegan, le bio, le naturel et la restauration healthy. Les concepts orientés viande ont déjà un maillage national important”.


 


La restauration à thème affiche une bonne croissance en nombre de points de vente (+7,3 %) comme en évolution de chiffre d’affaires (+18,7 %). “Elle reste un secteur en progression, qui fait preuve d’agilité, de créativité et d’adaptation aux nouveaux usages de consommation – street-food, snacking, food delivery, etc.”, confirme Véronique Discours-Buhot.


 


“C’est une tendance très forte pour les années à venir : l’univers du gaming et du jeu va nourrir une partie du commerce”


 


Pour réussir, le défi du réseau de franchise est, au-delà du produit, de miser sur l’expérience client. L’enseigne de street-food coréen Chikin Bang, par exemple, plonge ses convives dans l’ambiance survoltée de Séoul, en recréant dans ses restaurants une rue coréenne avec enseignes lumineuses et fausses façades. Des concepts de restauration assise comme Ninkasi ou Mybeers, consacrés à la dégustation de bière, accueillent les consommateurs dans des environnements festifs, avec salles de concert et quiz musicaux. “Les consommateurs continuent de se faire livrer à la suite du covid. C’est un phénomène nouveau en France, et qui prend de l’ampleur”, constate Véronique Discours-Buhot. Les enseignes doivent donc donner envie aux consommateurs de sortir pour vivre un moment d’exception. “Après deux à trois ans chahutés, et alors qu’ils sont encore dans une période anxiogène, ils veulent passer du bon temps et ont envie de vivre des émotions collectives”, renchérit Sylvain Bartolomeu.


 


Dans un tout autre secteur, celui des loisirs et des jeux d’arcade, le consultant cite l’exemple de La Tête dans les Nuages qui, même s’il se développe pour le moment en propre, est un concept transgénérationnel en plein essor qui donne aux parents et aux enfants une raison de sortir en famille. La marque 1055, centre multi-activités évolutif avec restauration, s’ouvre quant à elle à la franchise. “C’est une tendance très forte pour les années à venir : l’univers du gaming et du jeu va nourrir une partie du commerce”, poursuit Sylvain Bartolomeu.


 


Circuit court, le bon réseau


Dans le commerce alimentaire, d’autres concepts ont été primés aux Révélations de la franchise. C’est le cas de l’enseigne de boulangerie 100 % végétale Land & Monkeys, qui propose des produits sans beurre, ni lait, ni crème, ni œufs, qui sont remplacés par des alternatives végétales 100 % naturelles, et jusqu’à 90 % moins carbonées. Autre créneau investi par l’alimentaire, le commerce local et le circuit court. C’est sur ces deux fondamentaux que s’appuie le réseau Bienvenue à la ferme. Créé en 1988 par des agriculteurs, il se développe en franchise depuis un an, proposant des produits fermiers et des prestations d’accueil à la ferme. “Dans le commerce [alimentaire, ndlr], il est important d’être dans une vision de proximité et de faire un sourcing a minima made in France, voire, dans l’idéal, made in région”, commente Christophe Bellet.


 


Les services à la personne, gros potentiel de développement


Moins prisés des candidats à la franchise, certains domaines, comme celui des services à la personne, répondent pourtant à un besoin grandissant. “Ce secteur, en forte croissance, nécessite peu d’investissement de départ par rapport au commerce, qui demande une surface commerciale importante et des équipements lourds”, signale Véronique Discours-Buhot.


 


Porté par une bonne natalité et un nombre croissant de personnes dépendantes qui souhaitent rester à domicile, le secteur des services à la personne compte aujourd’hui 197 enseignes et devrait enregistrer un chiffre d’affaires de plus de 19 milliards d’euros en 2023. “Ce sont des franchises moins visibles, développe Sylvain Bartolomeu. Mais elles sont utiles car il y a un vrai marché.”


 


“Porté par une bonne natalité et un nombre croissant de personnes dépendantes qui souhaitent rester à domicile, le secteur des services à la personne devrait enregistrer un chiffre d’affaires de plus de 19 milliards d’euros en 2023”


 


Ainsi, les réseaux spécialisés dans le portage de repas à domicile pour les seniors devraient avoir de beaux jours devant eux. La jeune marque Clémence & Antonin a présenté au salon de la franchise son concept de cuisine de qualité en circuits courts. Les réseaux de portage de repas à domicile, comme Menus Services, ou d’agences d’aide à domicile pour les personnes âgées, comme Petit-fils, connaissent des croissances fulgurantes.


 


À l’autre extrémité de la pyramide des âges, la garde d’enfants, comme Babychou Services, offre également de bons potentiels de développement. La Cabane d’Achille & Camille s’est lancée en franchise en 2017, et compte aujourd’hui 75 franchisés. “Ce segment se développe car il répond à des besoins qui ne sont pas couverts par les crèches municipales, ne serait-ce qu’en termes d’horaires” indique Véronique Discours-Buhot.


 


Habitat, bâtiment et seconde main


Avec la crise du covid et le repli forcé des Français chez eux, nombreux sont ceux à avoir “investi dans leur intérieur et réaménagé leur maison ou leur extérieur. L’habitat reste une valeur refuge”, indique Véronique Discours-Buhot. D’où le succès des enseignes de bricolage et, par extension, du bâtiment. Pour l’extérieur, nombre de réseaux tels qu’Irrijardin, Quality Piscines ou Cash Piscines se sont positionnés sur le créneau de l’entretien de piscines. Ces concepts présentent l’avantage de ne pas nécessiter de local commercial et sont de ce fait plus accessibles. Cash Piscines, qui compte 135 points de vente, un chiffre d’affaires 2022 de 260 millions d’euros et une hausse du trafic de 18 % en 2022, vient d’ouvrir 13 nouveaux magasins.


 


Le marché du bâtiment reste lui aussi résolument dynamique et affiche la meilleure croissance en termes de nombre de points de vente (+26 %) et de chiffre d’affaires (+22,5 %). Des concepts comme Vie & Véranda ou Technal, à destination du BtoC, et Attila, dans le BtoB, offrent de très forts potentiels. Lancé en franchise en 2006, ce dernier, positionné sur la réparation et l’entretien de tous les types de toits, compte 110 implantations.


 


“Le marché du bâtiment reste résolument dynamique et affiche la meilleure croissance en termes de nombre de points de vente (+26 %) et de chiffre d’affaires (+22,5 %)”


 


Enfin, les marchés de niche ont aussi le vent en poupe. “Nous sommes dans une période où les Français cherchent à économiser. Les marchés de la réparation et de la seconde main sont très porteurs”, constate Christophe Bellet. Le réseau Repar’stores, “success story” depuis 14 ans, continue à se développer avec une vingtaine d’ouvertures tous les ans. D’autres se lancent, comme les ateliers de réparation de vélos type Vélogik. “Beaucoup de nouveaux concepts se développent autour des mobilités douces. Autres secteurs qui montent, celui de la mobilité durable et des énergies renouvelables”, constate Christophe Bellet.


 


Enfin, après la période de confinement, le marché de la beauté et du bien-être connaît lui aussi un bel essor. Tout comme le fitness, domaine dans lequel le potentiel est d’autant plus fort “que nous sommes en France encore sous-dimensionnés par rapport à la moyenne européenne”, constate Sylvain Bartolomeu. Le marché s’est là encore restructuré, modernisé et renouvelé, avec pléthore de nouvelles enseignes comme Fitness Park, Wefit Club, l’Appart Fitness ou La Salle du temps.