Futurs franchisés : attention aux enseignes qui en demandent toujours plus !

Futurs franchisés : attention aux enseignes qui en demandent toujours plus !

Vous souhaitez entreprendre en franchise et êtes en pleines recherches ou avez déjà jeté votre dévolu sur une enseigne… Mais avez-vous bien prêté attention aux coûts de cette enseigne ?

Se lancer en franchise permet de gagner du temps et de l’argent, certes. Mais rejoindre un réseau vous engage aussi à verser des contreparties financières. Alors, avant de signer, faites vos comptes, soyez vigilent face à des réseaux qui en demandent toujours plus et peuvent nuire à votre propre rentabilité ! Attention aux coûts « cachés », aux coûts cumulés … Revenons tout d’abord aux bases de la franchise. C’est un modèle de développement en réseau qui repose sur un contrat de franchisage entre deux entités juridiquement et financièrement indépendantes Les co-contractants sont d'une part une entreprise qui a développé un concept original, rentable et duplicable (le franchiseur) et d'autres parts des personnes physiques ou morales (les franchisés) qui souhaitent exploiter le concept développé par le franchiseur en profitant de sa notoriété, de son savoir-faire et de son accompagnement en échange de contreparties financières. Quelles peuvent donc être ces contreparties ?


  • Les droits d’entrée (ou redevance initiale forfaitaire) : c’est une somme exigée par l’enseigne à la signature du contrat de franchise. Le droit d’entrée se veut une contrepartie à l’exploitation de la marque franchiseur et aux frais engagés par l’enseigne pour intégrer son franchisé au réseau dans de bonnes conditions. Ainsi, le droit d’entrée est normalement calculé pour couvrir les frais de conception de la marque et d’utilisation de la marque en local, du transfert du savoir-faire, de la formation initiale, de l’assistance à l’installation et à l’aménagement du local et de l’assistance à l’ouverture. De ce fait, les droits d’entrée varient en fonction de la taille du réseau et de sa notoriété et on peut trouver des droits d’entrée de 0 à 50 000€. Dans le cas de réseaux peu connus, ces droits d’entrée ne doivent pas être trop élevés, en général, pas plus de 20 000€. Aussi, on assiste depuis quelques années à une dislocation des droits d’entrée si bien que l’utilisation du concept revient parfois plus cher que ce qui est indiqué sur les plaquettes de présentation des enseignes. Certains franchiseurs n’incluent pas, par exemple, la formation initiale ou les frais d’assistance à l’ouverture dans les droits d’entrée. Si cela peut se justifier, il faut en tout cas en être averti et l’avoir intégré dans son business plan !

  • Les redevances de fonctionnement : Egalement appelées royalties, ces redevances servent à rémunérer les services fournis aux franchisés après l'ouverture de leurs établissements. De fait, tout au long d'un contrat, un franchiseur est tenu d'apporter une assistance à ses franchisés (animation de réseau, développement de nouveaux produits, campagne de communication, assistance informatique, etc.) Pour financer ces services indispensables, chaque franchisé doit reverser un pourcentage de son chiffre d’affaires ou une somme forfaitaire à son franchiseur. Cette redevance varie selon les réseaux de 1% à 10%, des écarts qui doivent se justifier par les services apportés au réseau. Là, encore, c’est à vous de vous renseigner sur le réel apport de l’enseigne, notamment en allant interroger d’autres franchisés

  • Les redevances sur les achats : dans le cas d’enseignes qui servent de centrale d’achat ou de centrale de référencement et qui pratiquent l'exclusivité d'approvisionnement (le franchisé est obligé de se fournir exclusivement chez le franchiseur ou chez des partenaires agréés par le franchiseur), les royalties réclamées sont souvent moindre. Pourtant, il ne faut pas s’y méprendre, bien souvent c’est que le franchiseur se rémunère ailleurs, en prenant une marge sur les produits vendus aux franchisés. Renseignez-vous donc sur les conditions d’achat et de logistique proposés, ainsi que sur ses coûts.

  • Les redevances de communication : Elles servent à engager des actions de communication au niveau national généralement et elles se situent très souvent autour de 1 à 2% du CA des franchisés. Ces derniers ont un droit de regard sur l’utilisation de cet argent, renseignez-vous donc auprès d’eux pour connaitre dans le détail l’apport de cet redevance au réseau.

  • Les frais de formation initiale : Ces frais peuvent ne pas être inclus au montant des droits d’entrée. Abordez donc la question avec le franchiseur et renseignez-vous sur le contenu et la durée exacte de la formation pour vérifier la cohérence entre le prix et l’apport réel de la formation. Il se peut aussi que certains réseaux réservent certaines options de formation à des franchisés moins expérimentés sur un sujet donné pour aller plus loin avec eux.

  • Les frais de formation continue : la formation continue sert à former les franchisés sur de nouveaux aspects de leur métier, suite à des évolutions de savoir-faire ou des nouveautés produits par exemple, ou bien tout simplement pour agir comme piqure de rappel. Quoi qu’il en soit, elle peut être obligatoire ou ne pas l’être, selon les réseaux, et ses coûts peuvent rentrer dans le cadre des redevances de fonctionnement, de redevances forfaitaires de formation continue (pour des réseaux où la formation continue à une place majeure), ou de sommes supplémentaires à payer. Cette question est donc à aborder avec votre futur franchiseur

  • Frais d’assistance à l’ouverture : quelques réseaux font de l’assistance à l’ouverture une option payante en intégralité ou pour ajouter un ou deux jours d’assistance supplémentaire par exemple.


D’autres « frais cachés » peuvent venir s’ajouter lorsque vous être franchisé. Il peut s’agir par exemple de marges prises par les franchiseurs sur le mobilier des points de vente, pour la réalisation des travaux d’aménagement par leur équipe ou encore pour l’impression de vos supports de communication au siège.

Ainsi, en tant que futur franchisé, soyez attentif à ce qui est compris derrière chaque redevance ou coût exigé par une enseigne. Attention aux droits d’entrée alléchants de prime abord mais qui finalement seront compensés par toute une série de coûts supplémentaires pour la formation initiale et continue, pour diverses options d’assistance, pour les travaux d’aménagement, ainsi que par les marges prises sur les produits ou services commandés.