Franchise : investir moins en se lançant sans local

Franchise : investir moins en se lançant sans local

Entreprendre en franchise avec ou sans local, quelles différences?  

Certains réseaux de franchises qui ne réclament pas de local proposent à leurs partenaires franchisés de travailler à domicile ou encore, pour certains concepts, à bord d’un véhicule qui sert de bureau et de support de communication. C’est le cas du réseau Autosmart, spécialisé dans la fabrication et la distribution de produits d’entretien automobile. « Nos 29 franchisés travaillent avec un camion magasin qu’ils achètent 40 000 euros environ. Ils se déplacent chez les clients qui sont des professionnels », témoigne Aurélie Lossy, responsable développement de l’enseigne. Chez Repar’Stores, spécialiste de la réparation et de la motorisation des volets roulants, les franchisés travaillent également au sein d’un véhicule d’intervention. Quand il a monté son concept, Roger Varobieff, co-fondateur de la franchise, a fait en sorte que ses futurs partenaires aient le moins de charges externes possibles. « Travaillant avec un véhicule d’intervention, qu’ils louent pour environ 420 euros mensuels, nos franchisés ont juste la charge de son entretien, l’approvisionnement étant réalisé par le franchiseur. » En 2013, l’enseigne a effectué 22 000 interventions avec un panier moyen de 300 euros et, à la clé, un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros. Cette année, le réseau prévoit de réaliser 30 000 interventions et un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros. Installé sur un marché de niche, Hydroparts Assistance, réseau d’assistance dédié aux hayons élévateurs et aux appareils de levage, a vu le jour en 2010 pour répondre à une demande : celle d’intervenir 24 h/24, 7jours/7 chez le client pour changer les hayons élévateurs des camions. Pour réaliser leur intervention, les franchisés disposent d’un véhicule-atelier équipé qu’ils louent ou qu’ils achètent.  

Des tickets d’entrée plus abordables et une rentabilité meilleure  

Chez Repar’Stores, 45 000 euros sont suffisants pour lancer son activité. « Nous avons travaillé nos plans de financement pour que nos franchisés puissent bénéficier des prêts à taux zéro auprès de différents organismes. Nous avons également noué des accords avec les pôles franchise de deux banques pour que les projets puissent être validés plus rapidement. Avec 5 000 euros d’apport personnel, ils peuvent lancer leur activité avec la location d’un véhicule équipé et marqué. » Chez Autosmart, un investissement global de 100 000 euros est nécessaire. « Il faut que le franchisé achète son camion, son stock et qu’il prévoit son besoin en fonds de roulement. L’apport personnel varie quant à lui entre 15 000 et 25 000 euros. » Chez Hydroparts Assistance, un apport personnel de 5 000 à 10 000 euros pour un investissement global de 50 000 euros est nécessaire pour démarrer. « C’est un apport particulièrement accessible par rapport à ce qui pratique dans la franchise habituellement. En effet, tous secteurs confondus, l’apport personnel moyen est de 60 000 euros pour un investissement global de 170 000 euros. » Chez Repar’Stores, le seuil de rentabilité est atteint avec une intervention par jour. « Ne pas avoir de local réduits les charges fixes et permet d’atteindre de bonnes rentabilités plus rapidement. Une rémunération modeste est envisageable dès la première année », précise Roger Varobieff. Chez Autosmart, le seuil de rentabilité est atteint dès le 8ème mois et le franchisé peut se rémunérer dès le départ. Alors que les franchisés Repar’Stores réalisent environ 146 000 euros de chiffre d’affaires en année 3, ceux d’Autosmart atteignent les 200 000 euros à la même échéance, tout comme les partenaires du réseau Hydroparts Assistance qui réalisent en moyenne entre 180 à 200 000 euros après trois ans d’activité.
Ne pas avoir de local enlève une contrainte au démarrage. Cela permet de débuter son activité plus sereinement en étant sur le terrain 24h/24. « Il est parfois préférable de ne pas avoir de local plutôt que d’avoir un local vide. Car ne l’oublions pas, au démarrage de son activité, le franchisé est seul, sans équipe. Il ne peut donc pas être sur le terrain à faire de la prospection et être physiquement au sein de son agence », témoigne Christophe Bellet, Fondateur du cabinet de conseil Gagner en franchise. Pour certaines franchises, ouvrir sans local est une étape qui peut évoluer lorsque le franchisé a lancé son activité. Au sein du réseau La Maison des Travaux, les franchisés peuvent ainsi démarrer en home office et ouvrir leur agence après 12 mois d’activité dès qu’ils ont dégagé suffisamment de trésorerie. 

Quel profil de franchisé ?  

Alors qu’elle compte 17 franchises sur 29 départements, l’enseigne Hydroparts Assistance espère essaimer dans tout l’Hexagone à terme. « Outre un attrait pour l’aspect technique et pour le commercial, nos franchisés ne doivent pas disposer de compétences particulières car nous les formons et nous les assistons au quotidien », explique Jean-Baptiste Fouques Duparc, animateur du réseau. Chez Repar’Stores, les franchisés sont issus de tout horizon. « L’avantage avec la franchise, c’est d’accéder à un métier en se formant. Notre concept réclame juste un goût pour la relation client. » Pour Christophe Bellet, l’essentiel est d’être très bon commercial. « Dans le service, il faut avoir à l’esprit la fidélisation du client. Etre à l’écoute et au service du client, tout en sachant se stimuler pour travailler en totale autonomie, voilà les principales qualités de celui qui va choisir de travailler seul sur le terrain. »  

Être visible sans local  

Bien souvent, la vitrine des franchises travaillant sans local se fait par le Web. Pour Autosmart, Repar’Stores, Hydropart ou encore La Maison des Travaux, le véhicule utilisé par le franchisé fait office de support de communication. « Un véhicule logotisé est un véritable 4x3 ambulant qui assure une excellente visibilité à l’enseigne », indique Christophe Bellet. Certaines enseignes préfèrent à un emplacement n°1 un simple bureau. C’est le cas du réseau de services à la personne spécialisé dans l’assistance aux personnes âgées Petits-fils. « Ne pas avoir d’agences physiques est une des particularités de notre enseigne. Nous travaillons essentiellement au sein de grosses villes où les boutiques positionnées sur un bon emplacement coûtent bien plus cher qu’un bureau en étage. Or, nous pensons que nous ne sommes pas dans un métier d’achat compulsif. L’argent que nous économisons sur les charges allouées au loyer sont utilisées dans d’autres canaux de communication que nous avons identifiés comme étant efficaces pour trouver de nouveaux clients », explique ainsi Pierre Gautey, Co-fondateur de Petits-fils.  

Une partie des propos ont été recueillis lors d’une conférence animée par Vincent Pompougnac, rédacteur en chef de Franchise Magazine, sur le salon des micro-entreprises. Interview réalisé par Melanie Kessous de L’Observatoire de la Franchise